Les étapes d’un bon processus de recouvrement des créances clients
Un bon processus de recouvrement passe par 3 étapes :
- Le dialogue et la négociation avec le client
- L’envoi de relances personnalisées
- Le recours à une procédure judiciaire
Dialogue et négociation
A l’instar de la gestion du poste client, une bonne communication est une des clés de la gestion des impayés. La raison est simple : un bon processus de recouvrement débute avec un dialogue apaisé et constructif (et non avec une lettre recommandée).
En effet, beaucoup d’impayés sont liés à un oubli, un malentendu ou un souci administratif. Avant toute relance formelle, un appel ou un message personnalisé permet souvent de débloquer la situation tout en préservant la relation commerciale. Par exemple, une relance téléphonique cordiale, sans reproches, permet de comprendre rapidement les raisons du retard.
En tout cas, l'approche doit rester bienveillante mais ferme. Une posture trop passive ou floue risque de donner l’impression que le règlement n’est pas une priorité. Il faut donc trouver le bon équilibre entre fermeté sur le fond et souplesse sur la forme.
Si votre client est de bonne foi mais rencontre un problème de trésorerie, ouvrez une phase de négociation afin de sécuriser un règlement partiel ou progressif. Par exemple, la mise en place d’un échéancier de paiement est une solution efficace, à condition de l’encadrer clairement grâce à des dates précises, des montants fixés à l’avance et un accord formalisé par écrit.
Lancement d’une procédure de relance
Si le dialogue n’aboutit pas à un règlement rapide, il faut enclencher une procédure de relance structurée. Cette étape doit être pensée comme une suite logique et non comme un coup de pression brutal. L’objectif reste le même : obtenir le paiement sans dégrader la relation.
Commencez par envoyer une première lettre de rappel de paiement dès J+5 après l’échéance. Il s’agit souvent d’un simple email rappelant le montant, les références de la facture et le(s) moyen(s) de paiement à disposition du client.
Sans réaction de la part du client, prévoyez une seconde relance à J+15, puis une troisième à J+30, avec un ton progressivement plus ferme. Chaque message doit rappeler les relances précédentes et souligner les conséquences d’un retard prolongé (intérêts de retard, suspension de service, etc.).
De manière générale, le contenu, la forme et la fréquence des relances doivent être adaptées en fonction du profil du client. Relancer un mauvais payeur connu nécessite des messages plus rapprochés et clairs sur vos intentions. À l’inverse, face à un bon client, une lettre de relance cordiale peut suffire.
Si vous gérez un portefeuille important, vous pouvez standardiser votre procédure mais tout en laissant au chargé de recouvrement une marge de manœuvre pour ajuster les messages au cas par cas. Une procédure de relance rigide est rarement la plus efficace.
Enfin, chaque relance doit être tracée et datée. Ainsi, vous pouvez prouver vos efforts pour obtenir une résolution amiable de l’impayé. Cela peut jouer en votre faveur en cas de recouvrement devant les tribunaux.
Recouvrement judiciaire
Lorsque vos relances restent sans effet, le passage au recouvrement judiciaire devient inévitable.
Avant toute action contentieuse, vous devez adresser une mise en demeure de payer à votre client. Celle-ci prend la forme d’un courrier recommandé avec accusé de réception, dans lequel vous devez rappeler les éléments clés de la créance client (montant, référence de facture, date d’échéance), les relances déjà effectuées et accorder un ultime délai pour régulariser la situation (souvent 8 à 15 jours).
Si la mise en demeure n’aboutit pas au recouvrement, plusieurs procédures s’offrent à vous, selon le montant et la nature de la créance :
- L’injonction de payer : procédure rapide (1 à 2 mois) et peu coûteuse, elle est adaptée aux factures non contestées.
- Le référé provision : permet d’obtenir rapidement une décision de justice quand la créance met en péril la santé financière de votre entreprise.
- La procédure simplifiée pour les petites créances : elle s’applique aux montants inférieurs à 5 000 €.
- L’assignation en paiement : procédure plus lourde mais nécessaire en cas de contestation ou de dossier complexe.
Quel que soit le recours envisagé, il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel du recouvrement. Chez Trezo, nous analysons la situation et pilotons la procédure la plus adaptée pour maximiser vos chances de recouvrer vos créances impayées.
"La gestion des factures était une tâche particulièrement chronophage pour nous, et un encours important s'accumulait faute de temps pour effectuer les relances nécessaires. Grâce à Trezo, nous avons pu externaliser cette gestion, ce qui a considérablement réduit notre encours client et nous a permis de nous concentrer sur d'autres taches.
Nous bénéficions également d'indicateurs clés qui facilitent nos prises de décision, ainsi que de conseils pertinent pour nous aider à traiter les cas clients difficiles."
Thibault BRILLET - Founder @Moonmoon
3 conseils pour optimiser votre gestion du recouvrement
Pour améliorer la gestion du recouvrement de vos factures, vous pouvez :
- Mettre en place des conditions de paiement claires et personnalisées
- Utiliser des outils fiables pour construire votre procédure de relance
- Suivre des indicateurs de performances (taux de recouvrement, DSO etc.)
Mettre en place des conditions de paiement claires et personnalisées
La gestion du recouvrement commence longtemps avant la date d’échéance d’une facture. Plus vos conditions de paiement sont claires et adaptées à vos clients, moins vos factures risquent de finir en souffrance.
Bien que vos conditions de paiement soient formalisées dans vos conditions générales de vente, assurez-vous que chaque client sait, dès la signature du devis :
- Quand il recevra la facture (date d’émission),
- Combien de temps il a pour la régler (délai de paiement),
- Comment il peut la payer (virement, chèque, prélèvement),
- Ce qui se passe en cas de retard (intérêts, pénalités, suspension de service, frais de recouvrement).
Proposez à vos clients plusieurs modes de paiement pour lever les freins. Certains clients préfèrent un lien de paiement par carte bancaire (à envoyer en même temps que la facture), d'autres optent plus volontiers pour le virement ou la mise en place d’un prélèvement automatique.
Dans certains cas, il est utile de segmenter votre portefeuille de clients par niveau de risque et d’accorder à chaque catégorie des conditions de paiement spécifique :
- Risque faible : partenaires historiques, paiements réguliers → règlement en J+30 fin de mois.
- Risque moyen : nouveaux venus ou petites structures → acompte à la commande.
- Risque élevé : antécédents de retard ou bilan fragile → paiement comptant.
Cette approche “granulaire” repose sur un scoring de solvabilité ; elle vous aide à anticiper les difficultés de trésorerie, à négocier des garanties (acompte, caution bancaire) et à dimensionner vos relances.
En adoptant des conditions de paiement claires et personnalisées, vous réduisez le risque d’impayé le plus tôt possible et vous protégez votre trésorerie sans détériorer la relation commerciale.
S’appuyer sur des outils adaptés et fiables pour construire votre procédure de relance
Il est difficile de recouvrer efficacement des factures si votre processus repose sur des actions faites “au feeling”.
Une bonne gestion du recouvrement implique d’utiliser des outils comme :
- Un bon logiciel de facturation
- Une balance âgée
- Un système de scoring
Tout d’abord, utiliser un bon logiciel de facturation permet de générer et d’envoyer des factures rapidement mais aussi de suivre en temps réel leur statut (envoyée, en attente de règlement, échue, contestée, etc.).
A condition d’être bien paramétré et bien utilisé par les responsables de la facturation, un logiciel de facturation peut vous alerter dès qu’un paiement tarde ou lorsqu’il est temps d’envoyer une nouvelle relance.
Autre atout indispensable dans la gestion du recouvrement : la balance âgée. Cet outil vous donne une vision d’ensemble de vos créances, en les classant selon leur ancienneté (0-30 jours, 31-60 jours, 61-90 jours, etc.). Ainsi, la balance âgée donne une vision d’ensemble du nombre et de l’état de vos impayés. Selon votre stratégie de recouvrement, vous pouvez choisir de concentrer vos efforts sur les créances les plus anciennes ou les plus récentes.
Enfin, de plus en plus d’entreprises s’appuient sur des outils d’analyse de solvabilité pour attribuer à chaque client un score de risque. Ce scoring de solvabilité repose sur des critères objectifs : comportement de paiement, situation financière, délais moyens constatés, etc.
Ce score aide à adapter vos actions de recouvrement et les conditions de paiement en fonction du profil de chaque client.
Suivre des indicateurs de performances du processus de recouvrement
Calculer et suivre certains indicateurs est indispensable pour piloter efficacement votre processus de recouvrement. Sans indicateurs clairs, impossible de savoir si vos actions portent leurs fruits, où se situent les points de friction et comment ajuster votre stratégie.
Voici les principaux indicateurs à suivre pour piloter et optimiser vos actions de recouvrement :
- Le taux de recouvrement correspond à la part des créances effectivement encaissées sur une période donnée.
- Le DSO (Days Sales Outstanding) correspond au délai moyen de paiement de vos clients. Un DSO élevé dégrade la santé financière d’une entreprise. Le réduire permet d’accélérer vos encaissements et de financer votre trésorerie rapidement.
- Le coût du recouvrement agrège tous les frais liés au recouvrement : salaires des équipes, outils, temps passé, interventions externes, etc… Suivre cet indicateur permet de juger de la rentabilité des actions mises en œuvre. Un recouvrement efficace doit rester proportionné au montant récupéré.
- Le taux de créances irrécouvrables correspond au montant des factures définitivement perdues.
- Le taux de litiges mesure la proportion de créances contestées par vos clients. Un taux élevé indique souvent un problème en amont : erreurs de facturation, manque de clarté dans les conditions commerciales, service client défaillant…
- Le Cash Conversion Cycle mesure le temps qu’il faut pour convertir 1 € investi dans l’exploitation en 1 € de trésorerie.Il permet de mettre en perspective le DSO avec les délais fournisseurs et le temps de rotation des stocks.
Chez Trezo, nous aidons nos clients à mettre en place un tableau de bord financier qui permet de suivre dans le temps l’efficacité du processus de recouvrement et de prendre des décisions éclairées pour l’améliorer. donne une vision complète de leur gestion du recouvrement.
"Trezo a été d’une aide précieuse pour la gestion du recouvrement pendant la forte croissance de bricks. Les rapports & dashboards personnalisés nous ont permis de suivre de près les performances de notre poste client et de prendre des décisions informées."
Victor Leboda - Fondateur Bricks collective
Pourquoi externaliser la gestion du recouvrement ?
Externaliser la gestion du recouvrement est souvent le moyen le plus efficace de :
- (Re)définir ou optimiser votre stratégie de recouvrement
- Améliorer l’efficacité des actions de recouvrement
Pour définir ou optimiser votre stratégie de recouvrement
Mettre en place une stratégie de recouvrement efficace implique de structurer des actions claires alignées avec un ou plusieurs objectifs : réduire le DSO, améliorer votre trésorerie, limiter les litiges, éviter les créances perdues etc…
Pour y parvenir, s’entourer d’un prestataire spécialisé permet de prendre du recul sur votre fonctionnement actuel. Chez Trezo, nous commençons par réaliser un audit complet de votre cycle order to cash afin d’identifier ce qui fonctionne et ce qui pourrait être amélioré.
Ensuite, nous construisons une stratégie sur-mesure, en priorisant les actions à fort impact :
- Traitement des créances anciennes,
- Segmentation des profils débiteurs,
- Optimisation de la procédure de relance,
- Clarification des conditions de paiement,
- etc.
Et parce que la réussite passe aussi par l’humain, nous accompagnons vos équipes en interne via des formations ciblées (ton des relances, gestion des objections, outils de pilotage, etc.), pour les rendre plus autonomes sur la durée.
Pour améliorer l'efficacité du processus de recouvrement
Externaliser, c’est aussi bénéficier immédiatement de méthodologies éprouvées et d’outils performants. Notre équipe tient à jour votre balance âgée, calcule le score de solvabilité de vos clients et élabore un tableau de bord sur-mesure afin de mesurer l’efficacité des actions. Ce cocktail permet de traiter plus de dossiers, plus vite, et avec un meilleur taux de succès.
Chez Trezo, chaque message est adapté à la typologie du client : on ne relance pas un partenaire historique comme un mauvais payeur notoire. Le ton, la fréquence, le contenu de chaque échange sont alignés avec vos valeurs, afin de préserver la relation commerciale autant que possible.
Enfin, externaliser la gestion du recouvrement permet de créer une continuité entre facturation et recouvrement. Nous intervenons parfois dès l’émission du devis ou de la facture, pour anticiper les zones de friction et poser un cadre clair dès le début de la relation. Moins d’ambiguïtés = moins de contestations = moins de retards.
Si votre équipe croule sous les relances, que vos outils sont dépassés, ou que vous perdez de l’argent chaque mois à cause de retards de paiement, c’est peut-être le bon moment pour envisager l’externalisation du recouvrement.
Les 5 erreurs à éviter dans le recouvrement des créances
Dans la gestion du recouvrement, certaines pratiques peuvent vous coûter cher :
- Attendre trop longtemps avant d’agir,
- Accorder des délais supplémentaires sans contrepartie
- Éparpiller les données nécessaires au suivi des actions de recouvrement
- Adopter un ton inadapté
- Tout automatiser sans discernement
Attendre trop longtemps avant d’agir
L’un des pièges les plus fréquents dans le recouvrement des créances est de laisser traîner les choses. Plus vous attendez pour relancer une facture impayée, plus vos chances de récupérer votre argent diminuent.
Une entreprise efficace en matière de recouvrement adopte une procédure claire : relance à J+5, nouveau message à J+15, puis à J+30 avec une intensité croissante. Un suivi régulier, bien documenté, reste la meilleure prévention contre les impayés chroniques.
Accorder des délais supplémentaires sans contrepartie
Gérer un client en difficulté ne signifie pas lui laisser le champ libre. Si vous acceptez de reporter l’échéance, exigez une contrepartie claire : un acompte immédiat ou un échéancier signé, par exemple.
L’important est de rester dans une logique de résolution, pas de fuite en avant. Un allongement non négocié des délais de paiement désorganise vos flux financiers et peut fragiliser la trésorerie de votre entreprise.
Éparpiller les données nécessaires au suivi du recouvrement
Trop d’entreprises s’appuient encore sur des fichiers Excel épars, des notes personnelles ou des relances orales non tracées. Résultat : aucune vision globale, des relances inefficaces, et des erreurs qui se multiplient.
Pour bien gérer le recouvrement des créances, centralisez toutes les informations dans un outil de pilotage dédié comme un logiciel de facturation et/ou une balance âgée. Cela vous permet de mieux suivre l’évolution des paiements, d’adapter vos actions à chaque dossier et de mesurer la performance globale de vos procédures.
Adopter un ton inadapté
Dans la gestion du recouvrement, le ton adopté dans vos messages joue un rôle majeur. Une relance trop agressive peut briser la relation commerciale ; une relance trop timide peut être perçue comme un manque de rigueur.
Là encore, la solution réside dans l’adaptation : relancez avec fermeté sur le fond (le paiement est dû), mais restez professionnel sur la forme. Prenez en compte l’historique client, les enjeux financiers, et les éventuelles tensions commerciales. Et si un accord est trouvé, confirmez-le toujours par écrit.
Miser sur l’automatisation sans discernement
L’automatisation est une arme puissante pour gagner en efficacité… à condition de l’utiliser intelligemment. Envoyer trois emails identiques à un client en défaut depuis 60 jours ne résout rien.
Au contraire, personnalisez vos relances en fonction du profil client, du montant des créances et de l’ancienneté des créances impayées. Combinez les outils numériques avec le discernement d’un chargé de recouvrement expérimenté. Le digital doit servir l’humain, pas le remplacer.
On gère votre poste client de la facturation au paiement